mardi 3 juin 2008

Brèves octobre 1990

Les insectes sont sur table d'écoute : deux chercheurs de l'Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) ont présenté lors d'un congrès qui s'est tenu à Bordeaux des enregistrements venus d'ailleurs. Ceux des bruits que font les insectes, les vers et autre grignoteurs de graines et de fruits.
Francis Fleurat-Lessard, directeur du labo des insectes des denrées à la station Inra de Bordeaux a travaillé avec l'acousticien André-Jacques Andrieu, de l'établissement de Jouy-en- Josas. Tous deux sont partis à l'assaut des vibrations émises par les mandibules, des craquements des pattes, afin d'identifier les principales "signatures" acoustiques des charançons et autres croqueurs de récoltes.
Pour y parvenir, ils ont mis au point un micro spécial, que l'on plonge dans les silos, afin de capter les vibrations transmises aux graines, plutôt que les sons transmis par l'air.
L'analyse de ces signaux permet de différencier les espèces au travail dans les silos, mais aussi les fruits ou le bois de construction. En tout, plus d'une vingtaine d'espèces sont aujourd'hui repérées de la sorte, du capucin des grains à la teigne des fruits, au ténébrion des poulaillers, voire la huche.
Les termites, actuellement en plein essor, sont parfaitement reconnus. On commence même à travailler sur leurs codes de transmission d'information, notamment leurs signaux d'alerte semblables au tapotements des pic-verts.
On sait aussi reconnaître une larve d'un adulte. Sa "voix" n'est pas la même, ni quand il mange ou quand il se déplace simplement.
Dans les céréales, on peut détecter un insecte au kilo de grains. Une technique qui paradoxalement, permettra de diminuer l'utilisation des insecticides dans les stockages : plus besoin de vaporiser là où il n'y a aucun bruit sur la ligne...






Les plantes aux feuilles bigarrées ou marbrées sont moins efficaces pour générer de l'énergie par photosynthèse, par rapport à celles qui sont plus abondamment recouvertes des pigments verts de la chlorophylle.
Elles ont en fait un autre avantage : leur meilleure "technique" de camouflage leur permet de compenser leur moins bonne performances énergétiques.
Selon Thomas Givnish, de l'Université de Wisconsin, ce genre de camouflage permet aux plantes de se faire moins souvent "brouter" que les autres par les herbivores. Pour ce chercheur la plupart des grands herbivores, dotés d'une vision monochromatique, les taches et les décolorations des feuilles leur permettent d'échapper à la "reconnaissance de formes" du cerveau de l'animal. A la condition que ces feuillage camouflés se trouvent sur un fond sombre, comme le sol...




Des oasis dans le désert. C'est possible, grâce à des limaces mangeuses de cailloux, comme Euchondrus albulus, E. desertorum ou E. ramonenis, qui fertilisent les déserts avec de l'azote, selon Clives Jones et Moshe Shachak, deux chercheurs américains qui ont travaillé dans le désert du Néguev.
Ce sont les rejets de ces petites limaces (à peine 1 cm de long) qui contiennent de l'azote. Elles se nourrissent la nuit de lichen, contenu dans les roches sédimentaires de la région. Les limaces utilisent leur langue particulièrement abrasive pour accéder au lichen, souvent protégé par un écran de 7 mm de roche. Pendant la journée, les limaces s'abritent sous les pierres et y déposent leurs excréments.
Selon les calculs des chercheurs, cette livraison d'azote représente 11 % de l'apport annuel au sol, ce qui est loin d'être négligeable dans un désert. Mais surtout, les limaces livrent l'engrais exactement au bon endroit pour les plantes, sous les pierres, là où le racines peuvent prendre. Un emplacement ou les petites doses d'azote sont également protégées de l'action de l'érosion...

Le Q Sound envahira demain nos salons. Il s'agit d'un nouveau dispositif qui sépare les fréquences et les amplitudes sonores de façon subtile lors de la préparation de la matrice du disque, avant sa production. Capable de restituer un effet tridimensionnel particulièrement puissant et efficace, selon les inventeurs, ce procédé baptisé QSound intéresse Polygram, une filiale de Philips, qui vient de passer un accord pour l'utiliser. Principal avantage, en "fixant" certains instruments dans l'espace, lors de la reproduction sur une chaîne haute-fidélité classique, ce système pourrait libérer l'auditeur de la contrainte d'être assis bien au centre, entre ses haut-parleurs. Surtout ce procédé ne nécessitera aucun éléments complémentaire pour en profiter : tout le secret est dans l'enregistrement, pas dans l'électronique.

Un neurobiologiste de l'Université du Texas a réussi un tour de force : fusionner des cellules nerveuses de ver de terre. Une première sur des faisceaux nerveux très simples, qui risque d'ouvrir à terme de fantastiques possibilités aux neurobiologistes, en leur offrant de réparer les nerfs détruits chez l'homme.
George Bittner a trouvé une substance chimique qui oblige les cellules nerveuses sectionnées à se ressouder, en reconstituant l'enveloppe de myéline, une substance grasse nécessaire à leur fonctionnement. Il teste actuellement le produit sur les rats, et si ces bons résultats se confirment, il envisage d'ici deux annèes de passer à des expériences sur l'homme.

Aucun commentaire: