mardi 3 juin 2008

Brèves Décembre 1990

Superbe, le papillon monarque se protège aussi de ses prédateurs potentiels en étant vénéneux. Danaus plexippus est tellement toxique que ceux qui le consomment ont toutes les chances de mourir en quelques minutes, dans des souffrances atroces...
Tous, sauf Peromyscus melanotis. Cette souris de la région mexicaine migre en hiver vers des montagnes ou viennent se reposer des hordes de monarques. John Glendinning et Licoln Browner de l'université de Floride ont étudié cela de plus près, pour s'appercevoir que les souris font un véritable festin de papillons. Très nutritif, ce plat hivernal, riche en lipides. Entre novembre et avril, ce sont des 10 million de papillons par hectare que l'on trouve dans cette région centrale du Mexique, et qui constituent des proies faciles pour les souris, en raison de leur engourdissement hivernal, par des températures inférieures à 6 degrés C.
Grâce à cet appétit protégé, la souris est capable de se reproduire même en hiver, alors que les autres espèces, pourtant très proches de cette souris, s'abstiennent. Elles ont raison, car pour elles, les papillons seraient mortels. Se nourrissant de milkweed (Asclepias), le monarque en extrait des cardenolides et des alkaloides toxiques, attaquant à la fois le système nerveux, le foie et les poumons des autres prédateurs.
Comment fait cette souris ? On l'ignore encore, mais elle évite déjà la plus forte dose de poison en ne consommant que les parties internes du papillon (moins de 10 % du corps), plus pauvres en toxiques.

Les lézards mâles, ainsi que les serpents ont deux pénis. Lequel utiliser ?
Chacun de ses pénis est relié à un testicule, l'un à droite, l'autre à gauche...
Richard Torkaz et Joseph Slowinski de l'université de Miami ont étudié le comportement du lézard Anolis carolinensis, pour découvrir que le choix du pénis à utiliser dépendait de celui dont il s'étaient servi la dernière fois, et de combien de temps s'était écoulé depuis l'accouplement précédent.
Un comportement que les chercheurs expliquent par la compétition des spermatozoïdes. Pour eux, si une femelle s'accouple avec plusieurs mâles, c'est celui qui aura délivré le plus de sperme qui aura davantage de chances de procréer. Pour être sur de délivrer une quantité importante, les mâles alternent donc les pénis s'ils copulent plusieurs fois en 24 heures. Si les accouplements sont plus espacés (72 heures dans les tests), ils se servent de préférence d'un pénis, probablement celui avec lequel ils se sentent le plus à l'aise. Effectivement, les mesures ont montré que la quantité de sperme disponible retrouvait un niveau "normal" qu'après 24 heures de repos du pénis.

Lobocraspis griseifuda se nourrit du malheur des autres? C'est banal, mais dans ce cas, c'est une image : ce papillon de nuit du sud-est asiatique boit les larmes de grands mammifères, comme des buffles d'eau (water buffle). Posé au bord des yeux, ils se nourrissent à plusieurs, comme s'ils étaient installés au bord d'un point d'eau.. Plusieurs dizaines d'espèces procèdent d'ailleurs de la même manière dans l'ensemble des pays tropicaux, avec plus ou moins de délicatesse dans l'approche de leurs hôtes. Leurs victimes ? Le bétail, les chevaux, les porcs, les tapirs, les cerfs et les éléphants, et même à l'occasion, les humains. Des préférences liées à la composition chimique des larmes de chaque espèce, mais aussi à sa réponse comportementale, acceptant ou non la présence de tels buveurs, estime Hans Bänziger, entomologue à l'université Chiang Mai de Thailande.
Le papillon introduit généralement sa trompe dans l'oeil pour l'irriter, afin de provoquer une lacrimation importante. Il est même capable d'introduire son proboscis entre les paupières closes, pendant le sommeil de la bête.
En buvant de larmes, le papillon recherche le sel, l'eau, mais aussi les protéines (albumine et globuline), voire des cellules comme les globules blancs chez des animaux malades. D'ailleurs cette stratégie est largement soupçonnée d'être à l'origine de la transmission de conjonctivites
, ainsi que d'autres maladies bactériennes et virales.



Son appétit pour les noix de cocos est inépuisable. Oryctes rhinoceros, un beau scarabée de 10 cm de long, bardé d'une trompe est un redoutable parasite pour les pays producteur de cocos. En se reproduisant 4 à 5 fois par mois, il est capable de dévaster une plantation en quelques semaines, en consommant les jeunes boutons, et la couronne des palmes. Une parade proportionnel à l'assaut pourrait venir d'un champignon, Metharrizium anisopliae (Green Muscardine Fungus). Pour protéger les plantations précieuses à la balance commerciale de leurs pays, les chercheurs philippins du centre de recherches de Davao espèrent enrayer les proliférations de l'efficace insecte. Le champignon s'attaque aux larves d'oryctes et à rien d'autre, et les décime en une douzaine de jours. Le traitement, qui consiste à épandre le champignon mêlé à de la pulpe de coco, revient deux fois moins cher que la technique des pesticides (20 francs par hectare, contre 45), tout en évitant la mise à mal de tout l'environnement local.


Les serpents de mer du Pacifique, une espèce redoutable à la morsure mortelle, préoccupe actuellement les sujets britanniques. Certains chercheurs imaginent qu'en cas de réchauffement des mers, les serpents pourraient envahir l'Atlantique et s'en prendre aux plagistes du Royaume-Uni. My Lord !


Le cosmos, c'est le chaos. Du moins jusqu'à ce que des astronomes trouvent en 1989 des regroupements, des amas de milliers de galaxies formant des "murs" géants, rangés par strates les uns derrières les autres. Pourquoi une telle organisation de concentrations galactiques dans l'univers, alors que les théories annoncent une répartition homogène de la matière dans tout l'espace ?
Pour s'y retrouver, le chercheur néerlandais Rien Van de Weygaert, de Leiden a utilisé le support mathématique du soviétique Voronoi, en découpant ce ciel en petites cellules contenant chacune une galaxie. En passant à un tel système, et en simulant son évolution à travers l'histoire de l'univers, l'astronome a pratiquement retrouvé artificiellement le paysage de notre cosmos actuel. Les meilleurs ordinateurs qui avaient jusque là fait chou blanc dans ce genre de calcul ont été ridiculisés par cette simple application de modèles mathématiques originaux, qui permettent de prévoir l'actuel rassemblement en grappes d'une matière qui était répartie de manière homogène, il y a dix milliards d'années.

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