mercredi 6 février 2008

Brèves Novembre 91

D'où vient l'atmosphère de la Terre ? De son sous-sol. Cette réalité scientifique propulsée au rang d'évidence depuis quelques décennies est pourtant une mini-révolution, qui n'a été rendue possible que par l'analyse de composants chimiques du sous-sol, et en particulier les gaz rares : hélium, néon, argon et xénon. Le grand dégazage, d'ailleurs, continue : seule la couche supérieur du manteau (de 10 à 650 km de profondeur) étant dégazée. Le reste du sous-sol de la planète, lui, comporte encore ses bulles. Par où émerge ce gaz ? Par les volcans, bien entendu, mais surtout par les dorsales sous-marines, qui occupent plus de 60.000 km de longueur à travers le fond des océans, et se caractérisent par de véritables "sources" de gaz.
Les isotopes (variantes d'un élément, de formule atomique légèrement différente) des gaz argon et xénons présents dans le sol ayant d'ailleurs clairement indiqué aux géophysiciens que le dégazage du sol de la Terre a été très rapide dans un premier temps : 95 % de la masse de l'atmosphère se serait dégagée en quelques centaines de millions d'années. Seule exception, quasiment, l'oxygène. Un gaz qui n'a été séparé des autres éléments que par les premières formes de vie, puis par les végétaux, et qui a permis le développement extrèmement diversifié du monde vivant sur l'ensemble de la planète. Pour ne pas faire d'erreur, les géophysiciens sont pourtant obligés de tenir compte des éléments contenus dans les micro-météorites qui parviennent jusqu'au sol. On estime qu'entre 5.000 et 10.000 tonnes de matériel cosmique arrive ainsi sur Terre chaque année, et les composés chimiques présents sur ces "poussières" cosmiques peuvent provoquer des déséquilibres entre les isotopes présents dans le sous-sol. L'enquête sur l'origine précis de notre atmosphère n'est donc pas terminée...


besoin d'un coup de main pour élever la marmaille ? Kidnappez une nurse. C'est ce que fait le "white-winged chough", un proche parent de Corcorax melanorhamphos", incapable de nourrir seul ses petits extrèmement voraces (il faut jusqu'à quatre adultes pour satisfaire l'appétit d'un seul jeune). L'ornitologue australien Robert Heinsohn a observé que des adultes étrangers au nid venaient fréquemment donner un coup de main. Mais ces "aides" ont l'air de tout, sauf d'être volontaires. C'est en effet au terme de combats parfois très violents entre des groupes opposés d'oiseaux, se défiant d'abord de branche à branche, que de jeunes adultes sont littéralement "kidnappés" par des parents en difficulté,pour venir les aider à nourrir leur progéniture; Un "coup de main" qui peut durer une année entière, jusqu'à ce que la nichée soit capable de se débrouiller seule.

brève
El Nino, le courant marin qui oscille au large du Pérou, est-il responsable des dégats causés au Japon par une série de typhons en automne ? Survenant en moyenne tous les trois ans, ce phénomène d'inversion des couches chaudes et froides du Pacifique, près de l'Amérique du Sud est tenu par les spécialistes comme responsable des bouleversements climatiques qui surviennent alors dans toute la région, depuis l'Afrique, jusqu'aux Etats-Unis. Mais c'est la première fois qu'on envisage qu'il pourrait être lié à des perturbations aussi importantes dans la région du Japon et de la mer de Chine.


L'art d'éviter de craquer sous le poids de la maternité est également partagé par les mères kangourou. Ces dernières gardent fréquemment un embryon au chaud dans la matrice, pendant qu'un autre petit est en train de grandir dans la poche ventrale. Et quand celui-ci est devenu assez grand, la mère "réactive" l'embryon dormant, pour le faire croître à son tour. Cette "planification" des naissances par la mère a été étudiée par Meredith Smith, du Museum d'Australie du Sud, qui pense que la mère contrôle la situation au moyen d'une hormone spécifique.
Plusieurs autres mammifères sont capables de contrôler la croissance des embryons, notamment en fonction de la disponibilité de la nourriture ou des conditions climatiques. Mais le kangourou semble être le seul a pouvoir l'enrayer totalement. Il semble que la croissance s'arrête trois à quatre jours après la fécondation, et la réactivation a lieu quand le petit qui occupait la poche est sur le point de quitter les lieux. Deux à trois semaines plus tard, selon les espèces, le nouveau-né vient prendre la place.

Mauvaise nouvelle pour les chenilles : les biochimistes d'Agracetus, au Wisconsin, ont greffé sur des plantes le gène du venin de scorpion. But de la manoeuvre contre nature : produire un toxique "écologique" fatal aux chenilles, sensibles à ce poison que les scorpions destinent principalement aux insectes. Les insectes devenant de plus en plus résistants aux produits chimiques classiques, l'idée semble bonne. D'autant que la molécule employée parait "dégradable" dès qu'elle est relachée dans le milieu naturel (quand la moisson a été faite). Une bonne nouvelle donc pour les espèces animales en général, et les rapaces en particulier, directement menacés par les doses de plus en plus massives d'insecticides épandus dans la nature. D'autres recherches se poursuivent, notamment sur des venins d'araignée, ou des toxines produites par des bactéries. Ces autres pesticides "verts" pourraient aussi être directement répandus sur les plantations, leur durée de vie étant suffisante pour réaliser l'objectif : limiter les pullulations d'insectes dévoreurs.

Les chenilles aussi ont de la suite dans les idées : elles se gavent de toxines secrétées par certaines plantes, pour décourager leurs prédateurs. C'est le cas de Neodiprion sertifer, qui se nourrit d'aiguilles de pin contenant des résines acides. Deux entomologistes de l'université d'Upsala en Suède ont montré que les chenilles qui s nourrissaient ainsi échappaient mieux aux fourmis, leurs prédateurs naturels que les autres. pour dissuader les fourmis de les attaquer les chenilles régurgitent leur salive contenant les aliments ingérés, donc les acides que détestent les fourmis.

brève
Du méthane a été découvert dans l'espace, loin de tout astre. Gazeux ou solide, ce composé a été observé depuis l'Observatoire d'Hawaii en compagnie de dizaines d'autres, dans le milieu intersellaire, dans des régions occupées par des nébuleuses de poussières cosmiques.

brève
Deux fois la surface de la Grande-Bretagne. C'est la taille d'une gigantesque explosion de plancton, observée par satellite dans l'Atlantique, au sud de l'Islande. La densité d plancton varie en permanence sur toutes les mers du globe, et l'on en étudie désormais les "floraisons" saisonnières pour tenter de mesurer l'impact de cette flore sur la composition de l'atmosphère.

La mémoire des co-propriétaires, c'est quelque chose... A l'Université de Caroline du Nord, des chercheurs ont montré que des mâles de "hooded warbler" qui revenaient dans leur forêt après la migration hivernale étaient capables de se souvenir des chants de leurs voisins. Destiné à marquer le territoire, ce signal est mémorisé de façon permanente, car un oiseau sait reconnaitre les limites du territoire d'un mâle qu'il a cotoyé l'année précédente. Les chercheurs pensent que le fait d'avoir une telle mémoire "musicale" est un avantage pour les oiseaux, qui recouvrent ainsi plus facilement leur territoire que les mâles qui ont un moins bon souvenir des chants de leurs voisins. En retrouvant plus rapidement leur place dans la forêt, ils peuvent davantage se consacrer à leur petite famille.

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