mardi 5 février 2008

Brèves mai 92

A force de faire plop dans les balles de golf, sur les ponts arrières des paquebots de luxe, les plaisanciers des Caraïbes menacent les tortues. Au rythme d'une demi-million de balles de plastique et de caoutchouc qui passent par-dessus bord chaque mois, et sachant que les tortues sont particulièrement attirées par ces petites boules blanches, on imagine les dégâts : les balles peuvent étouffer les tortues, mais aussi se retrouver dans l'estomac des dauphins et des requins. Elles sont d'ailleurs sur la liste des polluants dont le rejet est interdit à l'eau depuis 1989.
Un inventeur de San Diego, Californie, a trouvé la solution : un balle de golf soluble dans l'eau de mer. Plock, plouf, et puis plus rien. la petite balle de Patrick Lane est faite de pâte à papier et son noyau es fait de bicarbonate de soude et de citrate de sodium. De quoi la faire pétiller et fondre comme un comprimé effervescent, pendant quelques secondes.

Les maths au coeur des fleurs (plus long !!)
Comment font les plantes et les fleurs pour bâtir leurs structures ? Voilà une question qui intéresse les scientifiques depuis belle lurette. Par exemple, comment expliquer la taille croissante des futures graines sur le disque d'un tournesol, qui dessine une progression des fleurons en forme de spirales complexes. Pourquoi toutes les futures graines n'ont-elles pas la même taille, et pourquoi cette disposition géométrique complexe ?
On en a une vague idée depuis Leonardo Fibonacci, mathématicien du XIIIèe siècle, et découvreur de la fameuse série qui consiste à additionner un chiffre à son précédent : 1,1,2,3,5,8,13,21,etc... Une progression qui se retrouve souvent dans le monde naturel, et notamment chez les plantes, dans les disposition des étamines, ou la répartition des feuilles sur une branche.
Mais l'analogie de la suite mathématique et de la figure observée chez les fleurs n'expliquait rien, jusqu'ici. Tout ce que l'on savait, c'est que la croissance de la fleur est en cause, puisque c'est en libérant de la place à la surface de son disque floral en augmentant de surface que la fleur permet à de nouveaux fleurons d'aparraître, et de se glisser entre les anciens.
Cette répartition se fait en respectant les lois d'un minimum énergétique : le commentaire est de MM Douady et Couder, du Laboratoire de Physique Statistique de Paris, qui ont trouvé un modèle physique pour parvenir aux mêmes phénomènes. Ils ont lâché dans un champ magnétique de petites gouttes aimantées, et observé comment elles tombent sur un disque en rotation. Chaque goutte arrivée à destination influant sur le trajet de la suivante. Finalement, à certaines cadences, les gouttes ont dessiné les mêmes spirales étranges que les fleurons de tournesol. Et cette répartition correspondant à une dépense minimale d'énergie par le système. Les fleurs sont donc avant tout économes, estiment les chercheurs, puisqu'elles produisent des fleurs, mais aussi des feuilles là où cela leur coûtera le moins de travail.


Un coléoptère peut servir de lieu de rendez-vous galant. C'est du moins l'avis du pseudoscorpion (Cordylochernes scorpioides). Non seulement ce petit acarien d'amérique du sud et centrale, qui élit domicile dans des bois pourrissants se déplace d'un site à un autre en bondissant sur le dos de coléoptères (Acrocinus longimanus). Il profite de ces loisirs pour faire des rencontres. Il est en effet assez courant que plusieurs pseudoscorpions utilisent le même coléoptère pour se transporter, ont noté David et Jeanne Zehn du Smithonian Tropical Research Institute de Panama. D'où des rencontres en série. Il semble même que les femelles soient plus particulièrement réceptives aux avances de ces messieurs aux moments du transport. D'où l'expression : transports amoureux.
Certains mâles descendent du dos de leur transporteur et accompagnent la femelle fécondée, pour fonder une nouvelle colonie en sa compagnie. Mais d'autres ont une stratégie différente : ils restent sur le dos du coléoptère et attendent les dames de passage, pour en féconder le plus grand nombre. Une forme de péage ?


Pourquoi les choses ont-elles une masse ?
Pas si simple. Si le sens commun confond volontiers poids et masse à travers la notion de densité (plus un objet est compact, plus on dira qu'il est lourd), on ne peut s'en contenter longtemps. En absence de pesanteur, la force qui nous plaque sur cette planète, un objet n'aura ainsi plus de poids, mais toujours sa masse. Si on le lance, il aura une certaine inertie et il faudra un travail comparable à celui du lancé pour le stopper.
Les physiciens eux, cherchent dans les entrailles de la matière, pour expliquer d'où vient cette masse qui encombre notre univers et en détourne l'énergie (depuis Einstein, la masse est reliée à l'énergie, E=mc2). Ce n'est pas une explication suffisante. Aujourd'hui, on cherche les particules qui expliqueraient l'origine de la masse. Outre le "gluon", les chercheurs essaient ainsi de mettre en évidence des "bosons de Higgs". Des corps annoncés par la thorie, et qu'il faut maintenant observer dans une nouvelle génération d'accélérateurs géants.
Ces particules-là ne pourront en effet devenir visibles que dans des faisceaux représentant des énergies colossale. Deux nouvelles machines géantes en préparation dans le monde s'apprêtent ainsi à s'affronter dans la quête du secret de la masse : le LHS de Genève, au CERN européen, et le SCC américain, au Texas.

Supercontinent en cycles
Tous les 500 millions d'années les continents se retrouvent. Un rendez-vous planétaire, animé par les mouvements des plaques de l'écorce terrestre, dont le moteur est la vielle chaudière, qui depuis 4 milliards d'années, fait bouillir le noyau de la Terre.
Cette version de la théorie de la tectonique des plaques est proposée par Brenbdan Murphy et Damian Nance, deux géophysiciens canadien et américain, qui s'appuient sur les travaux les plus récents sur les mouvements des plaques continentales.
Le scénario est celui d'une casserole de lait sur le feu : une peau se forme à la surface, la Pangée. Puis elle se déchire quand elle devient trop épaisse, ce qui permet d'évacuer un peu de chaleur; puis les mouvements l'amènent à recoller les morceaux, et se redéchirer à nouveau. Nos continents seraient ainsi, à la surface d'une asthénosphère chaude et mouvante, les pièces géantes d'un puzzle qui se reforme périodiquement.
Cette thèse est notamment soutenue par l'analyse des formations des chaînes montagneuses, dont plusieurs ne s'expliquent pas correctement par les mécanismes en cours actuellement, mais qui nécessite un rassemblement des plaques vers un continent unique à certaines périodes. Ainsi que par les variations des traces de champs magnétiques enregistrées dans certaines roches (paléomagnétisme). Ou seront les frontières entre la France et le Canada, demain ?


La seiche détient-elle un secret pharmaceutique ? Jinichi Sasaki, de l'université de Hirosaki, au Japon, pense avoir trouvé un composé anti-cancéreux dans l'encre de la seiche commune. Une découverte qui doit tout au hasard : les chercheurs ne s'attendaient à rien de particulier dans l'encre de seiche, mais étudiaient simplement les possibilités de "recyclage" des déchets de cet animal, dont les Japonais font une grande consommation.
Après une étude de routine, où rien de particulier n'était attendu, la surprise est de taille.
Il semble que les glucides contenus dans le cocktail chimique de l'encre aient des vertus anticancéreuse, puisque 60 % de souris cancéreuses ont été guéries grâce à ce composé.
L'hypothèse actuellement retenue : les glucides de l'encre activeraient les macrophages, des globules blancs jouant un rôle important dans l'activation du système immunitaire, favorisant l'élimination des cellules cancéreuses de tumeurs encore localisées. Reste à vérifier sir la substance ne produit pas, à doses pharmaceutiques, de effets secondaires en interdisant l'usage.

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