mardi 5 février 2008

Brèves sept 92

Quelle est l'origine des bulles ? Question irritante. Jusqu'ici, personne n'a vraiment compris comment le mince film d'eau de de savon, ou de toute autre matière visqueuse, peut supporter de telles déformations. Même le grand Newton, avec des études sur la lumière blanche, s'était pourtant intéressé au mystère. Les physiciens du CEA (Commissariat à l'Energie Atomique) viennent de reprendre le flambeau. Pour essayer d'y voir clair dans toute cette transparence incomprise, ils ont bombardé les bulles de rayons X. Avec leur longueur d'onde plus courte, ces rayons-là permettent de descendre explorer un domaine invisible jusqu'ici : les molécules qui forment le voile liquide et savonneux, celles qui font le mur des bulles. Le "film noir", qui apparait quand la mince paroi, à force de s'étirer, n'irise plus la lumière, devient alors un objet d'étude. Jacques Benatar, du CEA d'Orsay, non loin de Paris a ainsi pu voir comment le film mincit, mais reste toujours rugueux et inégal. Les molécules d'eau se répartissent de façon étrange, saturant d'eau certaines régions. D'autres, par contre, restent aussi sèches que le sable du désert.
Ce voisinage surprenant peu mettre les chercheurs sur une piste nouvelle, qui leur ouvrirait les portes de la maîtrise des bulles de savon, mais aussi de la bière, de la mousse au chocolat, des crèmes desserts et autres émulsions qui tracassent aujourd'hui les laboratoires des grands groupes de l'agro-alimentaire.


Guerre électronique chez les gymnotes. Gymnotes carapo, un poisson électrique d'Amazonie émet de faibles décharges électriques pour observer son environnement. Des capteurs placés sur son corps lui permettent en effet de capter la réponse du milieu où il évolue à ses émissions électriques. De quoi construire une sorte de carte "radar" de l'endroit où il vit. Pratique, car il aime les eaux sombres.
Mais ce signal lui permet aussi d'identifier ses camarades : chaque poisson a sa signature et selon Peter McGregor de l'université de Nottingham, ils sont capables de se reconnaître entre eux à ce seul indice. la preuve , le gymnote, poisson territorial, ne supporte pas qu'un congénère vienne traîner sur son domaine. par contre, quand son voisin est absent, il va volontiers faire des incursions chez lui. Mais au moindre signal de retour (il suffit d'enregistrer un signal électrique, et de le lui simuler), le fraudeur s'en retourne chez lui à toutes nageoires.


Quand les espèces se mèlent, que se passe-t-il ? Quelles en sont les conséquences génétiques et évolutives ? Des chercheurs de l'Université de Princeton se sont posés cette question à propos du pinson de Darwin, à travers trois de ses espèces présentes dans l'archipel des Galapagos. Geospiza fortis, G. scandens et G. fuliginosa sont très reconaissables et occupent des niches écologiques différentes. Par la technique du baguage, et des essais de croisement en laboratoire, les chercheurs ont pu constater que les hybrides de ces oiseaux sont en fait les individus qui ont le plus de chances de transmettre leurs gènes à leur descendance. Il semble notamment que le fait de disposer d'un bec "moyen", de taille intermédiaire soit un avantage pour pouvoir exploiter plusieurs niches écologiques. Reste à savoir pourquoi, en dépit de ces qualités des hybrides, trois espèces différentes ont subsisté, malgré, surtout, le peu de représentants de l'une d'entre elles. Le mystère du pinson plane toujours...


Les météorites sont des pierres dans notre jardin de Terriens. Il en tombe plusieurs milliers de tonnes sur notre planète chaque année, la plus grande partie sous forme de poussières, heureusement. Certaines d'entre elles sont encore plus étranges que les autres : elles ont des vitesses largement supérieures, ce qui les distingue infailliblement du lot. Ce qui conduit également Thomas Brophy de l'université de Tokyo, à penser qu'il s'agit de morceaux provenant d'autres systèmes solaires !
Ces corps célestes miniatures possèdent en effet une vitesses supérieure à celle qu'ils auraient pu acquérir par les seules lois de la mécanique dans notre système solaire (42 km/s) et qui les amène d'ailleurs fatalement à le quitter. Poussières de passage, ces météorites pourraient donc constituer un indice de poids pour prouver que d'autres systèmes solaires existent dans notre galaxie. Qui sait, peut-être un jour pourra-t-on les dénombrer par une méthode de ramassage à la pelle, dans nos jardins...


On a oublié les bactéries ... Un groupe de micro-biologistes des l'Institut des sciences de l'Oregon demande que l'on prenne en considération les micro-organismes rares, comme certaines bactéries et champignons dans le cadre de la sauvegarde du patrimoine génétique des espèces vivantes.


Des oiseaux comme les "lapwings" (en anglais), soit Vanellus vanellus en bon latin, construisent leur nid dans des champs ouverts et exposés, où les seules activités agricoles menacent sérieusement leurs couvées. Selon Ake Berg, e l'université d'Upsala, ce comportement est du à une préférence des oiseaux. Même si la menace de perdre leur nichée est énorme en raison du travail des hommes dans les champs, elle semble inférieure à celle des prédateurs habituels de l'espèce, essentiellement d'autres oiseaux, qui détruisent les nichées quand elles sont établies au pied des arbres. Il semble que le risque ponctuel, à la saison des travaux de printemps, soit ainsi préféré à celui, permanent, des prédateurs, qui eux, répugnent à s'aventurer en terrain découvert. Des nichés suivies au long cours ont en effet montre que l'espérance de vie était de 15 % supérieure dans le cas d'une menace agricole, par rapport à une menace des prédateurs.
L'homme transformé en épouvantail à corbeaux... Il fallait y penser !


Pourquoi les rhinos sont-ils aussi costauds ? Ce sont surtout les os de leurs jambes qui sont bien plus résistants qu'ils n'ont réellement besoin de l'être, estime Robin McNeil de l'université de Leeds. L'étude des os du rhinocéros blanc (Ceratotherium simum) montre en effet, comparée aux travaux sur les contraintes dynamiques de l'animal en pleine course, que la marge de sécurité est énorme. Pour donner un ordre de grandeur, un rhino ne pèse guère plus qu'une girafe (1500 contre 1200 kilos), et on distingue d'emblée la différence de section des os.
En fait, cette surdimension des os entrave le rhino. Sa course est limitée à 7 mètres par seconde, contre 11 mètres par seconde pour une girafe. On peut penser que le rhinocéros n'a guère besoin de courir vite, puisqu'il dispose d'autres arguments pour sa défense face à ses prédateurs. Mais selon Robin McNeil, cela n'est pas suffisant pour expliquer la dimension démesurée de ses os. A moins que ses ancêtres n'aient eu d'autres ennemis à affronter ?


Quand la terre tremble de froid.... C'est tout à fait possible, selon Walter Mitronovas, du réseau de surveillance sismique de New York, qi a enregsitré des phénomènes sismiques liés aux grands froids.
Ces phénomènes qui surviennent en général la nuit, quand la température chute de manière brutale sur un sol déjà gelé, sont moins impressionnants que les autres séismes. Ils ne creusent que des fissures longues de quelques centaines de mètres dans le pire des cas. Mais ils sont tout de même capables de provoquer des dommages importants aux chaussées et aux bâtiments. Surtout, ils sont très peu étudiés et compris, et restent imprévisibles. La manière la plus simple de les déceler : le bruit. ils provoquent de sinistres craquements, liés, selon le chercheur, à la libération des tensions que provoque la prise en glace de l'eau présente dans le sol.

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