mercredi 6 février 2008

Brèves Janvier 92

Aurores boréales : ailleurs aussi. L'interaction entre les particules énergétiques émises par le Soleil et l'atmosphère de la Terre provoque les fameuses aurores polaires, bien que l'on discute encore pour savoir comment (cf brève mois précédent). Mais notre planète n'est pas la seule à bénéficier de ces superbes phénomènes. Les autres planètes dotés d'atmosphère, et notamment Jupiter, y sont également soumises.
La sonde Voyager en avait ainsi déjà repéré lors du survol de notre voisine, mais les astronomes Kim et Baron, eux, viennent de réaliser une prouesse : observer les aurores polaires joviennes depuis la Terre. C'est en observant des ions hydrogène, produits à partit d'hydrogène moléculaire (H2) dans la haut atmosphère de JUpiter que les chercheurs ont mis en évidence les amours spectaculaires du soleil et de cette planète. Ce qui doit leur fournir des information sur la composition de cette atmosphère, mais aussi sur celle du cosmos à proximité de Jupiter et de son satellite Io.



Diversité génétique

C'est désormais à la vitesse de onze millions d'hectares par an que s'évapore la forêt tropicale de la Terre. Avec pour effet immédiat de réduire la diversité biologique du monde vivant : 1,4 million d'espèces ont été recensées et on estime à plusieurs millions celles qui ne l'ont pas été. parmi elles, une majorité d'insectes minuscules, et des plantes secondaires, dont la disparition aura bien souvent lieu avant même que l'on se soit aperçu de leur existence. Car le mouvement continue de s'accélérer, selon François Lévèque, directeur adjoint du Centre d'études des Ressources Naturelles de l'Ecole des Mines. Selon les simulations utilisées aujourd'hui, quand un milieu est détruit à 90 %, le nombre d'espèces y diminue de moitié. ce qui signifie la perte de 10 % des espèces environ d'ici à 2015. Si on imagine un monde soumis à la pression humaine, où seuls les îlots de parcs et réserves seraient préservés, 40 à 70 % des espèces disparaitraient. A l'échelle humaine, c'est terrifiant. A celle du globe, ce n'est pas une première, puisque la plus grande part des espèces ayant vécu sur cette planète ont disparu... Ce qui ne résout en rien la question.

Le pluies acides et le réchauffement de la planète ont-ils un lien entre eux ? Oui, car leurs effets s'opposent. C'est l'avis de la commission des Nations Unies sur le changement de climat, présenté dans son dernier rapport. Selon cette analyse, la pollution soufrée de l'atmosphère liée aux combustibles fossiles comme le charbon et le pétrole aurait diminué les effets de serre liés aux gaz absorbeurs d'infra-rouges solaires, comme le CO2 et le méthane. Les particules polluantes auraient en effet la bonne idée de bloquer une partie du rayonnement solaire, et de la réexpédier vers l'espace avant qu'il ait été absorbé par les gaz à effet de serre.
L'amélioration actuelle de la qualité de l'air émis par les centrales de production électrique et les usines aurait donc pour effet, à court terme, d'augmenter l'effet de serre des gaz que nous avons accumulé dans l'atmosphère ! Par ailleurs, le même rapport souligne que la réduction constatée de la couche d'ozone, qui compromet la protection contre les UV solaires, aurait pour effet de rafraichir globalement l'atmosphère. Le casse-tête atmosphérique se complique encore !

Les plantes médicinales sous la pression : l'urbanisation de l'Afrique et l'accroissement global de la population pose un problème aux sorciers, sangomas et autres marabouts : les plantes qu'ils emploient pour soulager plaies et bosses de leurs clients deviennent de plus rares, et sont parfois menacées de disparition.
Dans la région du Cap, la flore est l'une des plus variées d'Afrique, sur un petit territoire qui bénéficie de conditions climatique exceptionnelles. A tel point que la région est classée parmi les biotopes les plus variés de la planète. L'urbanisation de la région et la croissance de la population et les traditions d'utilisation des plantes médicinales fait peser une menace directe sur ce potentiel. Mais après quelques arrestation de cueilleurs, les ethnobotanistes universitaires et les sorciers se sont entendus pour mettre en place la culture des principales plantes utilisées dans les remèdes.

brève
Où sont passées les galaxies bleues ? Ces petites galaxies bourrées d'étoiles bleues et jeunes devaient peupler le cosmos autrefois. Comment ont-elles disparu ? En se se "suicidant", pensent les théoriciens, qui estiment que la taille de ces groupes d'étoiles n'était pas suffisante pour retenir les matériaux expulses par les premières explosions d'étoiles en leur sein, les supernovae.


brève
Coup de vieux pour l'univers, qui "prend" 15 milliards d'années d'un coup. Joseph Hoell et Wolfgang Priester de l'université de Bonn ont passé au peigne fin les quasars les plus lointains de notre univers? Ils pensent avoir trouvé dans leurs signaux la preuve d'existence de galaxies très lointaines, et quasiment invisibles, ce qui vieillirait l'univers considérablement.

Les moeurs du Vervet
Les limites de l'éthologie comparée peuvent-elles être clairement identifiées ? Robert Seyfarth, psychologue à l'université de Pennsylvanie, à Philadelphie, a consacré des années de travail au Vervet (Cercopithecus aethiops), tentant de définir la ligne rouge qui sépare le comportement animal de celui de l'homme.
Pour établir le parallèle, il a voulu définir les "images" mentales qui motivent et structurent le comportement du singe dans des actions types.
Deux éléments caractérisent la conclusion de ce chercheur. D'abord, l'antropomorphisme est une vraie technique de travail, dans la mesure ou il permet de bâtir de vraies stratégies d'étude, en anticipant sur la réponse des singes. Il s'agit ainsi d'un vrai modèle, mais dont l'utilisation doit être strictement limitée à cette fonction.
Ayant observé les interactions entre dominants, parents, et dominés, Seyfarth parvient à la conclusion que les vervets mémorisent parfaitement les rangs et les rôles sociaux des individus, qu'ils établissent des conclusions sur les influences des liens de parenté sur le pouvoir, même sur des individus d'un groupe qu'ils ne connaissent pas de longue date. Ils "reconnaissent" d'emblée les hiérarchies et les structures des groupes, mais ils sont par exemple incapables d'anticiper, d'avoir des stratégies de conquète de pouvoir qui fassent intervenir plus de deux acteurs complices. Essentiellement parce qu'ils sont incapables de "sentir" ce que pense l'autre. En tant que tels, les vervets voient probablement le monde comme étant peuplé de "choses" qui réagissent à leur comportement (leurs congénères), ou qui s'imposent à eux, mais ils ne les perçoivent pas comme des individus capables d'intelligence. Ils sont d'ailleurs eux-mêmes dépourvus de l'auto-réflexion : "je sais que je sais", estime Seyfarth.


brève
L'Australie, l'Antarctique et l'Amérique du Sud formaient bien un seul continent, et cela il y a 60 millions d'années "à peine". C'est une molaire d'Obdurodon, un ancètre de l'ornithorynque, retrouvée en Patagonie qui le prouve : les descendants de ces animaux ne subsistent plus qu'en Australie.
(carte dans Pour la science de janvier, page 17)

Le dragonnet a toujours eu de la chance : pas assez intéressant pour finir dans nos assiettes, il n'a jamais vraiment attiré les industriels de la pêche. Cette aubaine va également nous bénéficier. Particulièrement bien répandu en conséquence le long de nos côtes atlantiques, ce poisson vient d'être choisi par l'Ifremer pour devenir le témoin de la qualité des eaux du littoral. Au moindre signe suspect de présence de d'hydrocarbures ou de PCB (polychlorobiphénils), voire d'insecticides dans l'estomac de ce poisson, les chercheurs le sauront et pourront déclencher des enquètes pour retrouver les pollueurs. Ce type de suivi qualitatif des eaux est très délicat à mettre en oeuvre, et les chercheurs ont besoin de veritables "sentinelles", bien connues et repertoriées, pour déclencher l'alarme en temps utile.
Des stratégies du même type seront mises en place à travers toute la Mediterranée, avec cette espèce ou d'autres encore.

Le bigorneau peut être un véritable perceur de coffres. Pardon, de coquillages. Ocenebra erinacea est un redoutable guerrier de 4 à 5 cm de long, qui se fixe sur la valve des coquillages, plus particulièrement des huitres, des palourdes et des moules. Les coquilles St Jacques, plus mobiles, lui échappent.
Pour attaquer ses mets préférés, le gastéropode utilise une sorte de lâme dentée, la "radula", qu'il emploie comme un foret pour percer la coquille de nacre. Pour faciliter le travail, il dispose aussi d'une arme chimique, un composé acide. En quelques heures, ou quelques jours pour les coquillages les mieux défendus, un trou parfaitement ciculaire de quelques millimètres de diamètre est percé. Et le bigorneau se régale, en suçant le contenu de sa victime.
Predateur redoutable, Ocenebra envahit à l'heure actuelle les parc à huitres des côtes atlantiques. Aucune défense n'existe encore, et il faut se contenter de récolter ses oeufs au printemps. Les Chercheurs de l'Ifremer espèrent pourtant mettre au point une arme odorante : un parfum désagréable qui pousserait le gastéropode à fuir les bancs.

brève
l'univers dans un nuage de molécules
Dès le premier âge de l'univers, des molécules de monoxyde de carbone étaient présentes dans le cosmos. Une découverte d'astronomes américains qui bouleverse les visions actuelles du big-bang. Ce serait là un indice démontrant que les étoiles et les galaxies ont des durées de vie plus courtes que celles que l'on pensait jusqu'ici, et se renouvellent plus fréquemment. Un monde plus actif, en quelque sorte.

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