mercredi 6 février 2008

Brèves février 92

Qui mène le bal, de la fleur ou du papillon ? Il semble bien que ce soit de temps à autre la plante qui commande, ou du moins qui oriente les insectes. Martha Weiss, de l'Université de Californie montre dans un travail récent que bon nombre de fleurs influent sur le comportement de leurs pollenisateurs, en changeant de couleur pour leur indiquer quelles sont les fleurs à polleniser. Lantana camara, qui passe ainsi en quelques jours du jaune à l'orange et au rouge (voire au violet), semble plus attirante quand elle vient de s'ouvrir et qu'elle est jaune. Le signal de couleur semble signifier : "je suis à polleniser", et pour l'insecte, la récompense en sera une dose accrue de nectar. pr contre, une fois passée au rouge, la fleur n'offre plus qu'une dose réduite de nectar. La combinaison des deux élements ayant tendance à orienter les insectes vers les fleurs jaunes, à féconder. Seuls se trompent les jeunes papillons, à peine sortis de leur chrysalide. mais grâce à son système de signalisation et de récompense, la fleur a vite fait de les remettre sur le chemin de la bonne couleur.
Une stratégie originale ? Que neni... 74 familles de plantes à fleurs (une sur cinq) ont la propriété de changer la couleur des pétales.

spécial mousson
La mousson n'en fait qu'à sa tête : depuis plus de 350.000 ans, elle échappe à tout lien avec le rythme des glaciations. ce résultat, contraire à tout ce que l'on pensait jusqu'ici, a été obtenu par une équipe britano-américaine.
La mousson d'été, induite par le réchauffement du continent asiatique par rapport à l'océan indien, et renforcée par les précipitations au-dessus de l'Asie, a des effets notables sur les sédiments. En favorisant certains types de courants marins (upwellings), ou remontée d'eau froides, elle laisse des traces correspondant à son importance; En étudiant ces traces sur le fond marin par carotage, les chercheurs ont pu conclure que l'intensité des vents de mousson ne correspondait pas aux périodes froides de notre climat. Un nouveau problème pour lé compréhension des relations du climat et des tendances à long terme des équilibres atmosphériques.

Les déserts sont peuplés de bruits et de musiques : les chants des dunes. Ces stries géologiques ondulant sous l'effet du vent résonnent parfois comme des harpes, émettent des sonorités d'orage, ou miment des instruments à cordes (archets de violons). Si les indiens d'Amérique les connaissent et Marco Polo les relate, personne ne sait d'où viennent vraiment ces sonorités naturelles.
Mais le plus surprenant est peut-être l'observation de David Criswell, de l'université de Houston. Il a détecte des chants de dunes sur la Lune, à l'aide des géophones mis en place par les missions Apollo au début des années 70. Des vibrations, sorte de tremblements de Lunes sont générées dans les dunes. Une énigme à l'échelle cosmique, donc...


Qui se soucie des champignons ? Plusieurs dizaines d'espèces sont menacées de disparition en Europe, et pas seulement les comestibles. ce qui signifie que c'est l'état général de nos forêts qui est en régression, avec la perte de diversité qu'entraîne l'exploitation de nombreux bois, mais aussi l'invasion des produits utilisés par les agriculteurs, comme les produits azotés, ou encore la qualité de l'air. Une extinction discrète, comme celle des grenouilles.

Célèbre, le Mont Bego culmine dans la vallée des Merveilles, à quelques 80 km de Nice. Couvert de gravures sur ses dalles rocheuses (1800 av JC), le sens de ces traces était jusque là incompris. Un premier pas vient d'être franchit par Emilia Masson, qui dans une note à l'Académie des Sciences, estime entre autres que l'iconographie coupe le site en deux domaines : le monde des mortels, un autre pour les immortels.

Une station d'études des cyclones installée à La Réunion. C'est la quatrième du genre au monde, et la seule à couvrir le sud de l'océan Indien où les cyclones tropicaux sont pourtant très fréquents. Dotée des moyens les plus perfectionnés, cette station devrait passer les cyclones au scanner de son radar et de son système à haute résolution, pour une compréhension meilleure du phénomène.


Les gros oeufs font-ils les plus beaux oiseaux ? Un chercheur de l'université d'Edimbourg, Mark Bolton, a eu la bonne idée de poser la double question de savoir si c'est la taille de l'oeuf qui fait le beau poussin, ou la façon dont les parents entourent le nouveau-né et le bichonnent. Les deux mon capitaine. Après une série d'observations, le chercheur a pu constater que les parents débrouillards font plus fréquemment les plus gros oeufs, donc les plus beaux poussins, mais ce sont aussi, la plupart du temps, ceux qui s'occupent le mieux de leur progéniture après que celle-ci ait percé la coquille.
Larus fuscus, le goéland étudié a pourtant montré que les soins des parents sont finalement plus importants que la taille initiale de l'oeuf. Quand on brouille les cartes, et mélange les oeufs entre divers parents, on s'apperçoit en effet que ce sont les oisillons les mieux soignés qui ont la meilleure espérance de survie, quelque soit la taille de leur oeuf d'origine. C'est logique, puisque la limite physiologique que conditionne la taille des oeufs, c'est surtout la quantité de nourriture dont disposent les parents.

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