jeudi 6 mars 2008

Brèves septembre 1991

Du son pour mon dauphin : David Goodson, un ingénieur électronicien de l'univ de Loughborough (GB) a mis au point un système à placer sur les filets flottants, afin que les sonars des dauphins puissent détecter ces nasses porteuses de mort. Il a commencé par étudier comment les dauphins repéraient les objets immergés, et souhaite que l'on rende son procédé (encore secret) obligatoire.

Le trèfle est une merveille. Il est déjà connu des agriculteurs car il absorbe l'azote , en association avec des bactéries qui vivent sur ses racines, ce qui permet de fertiliser les champs par culture d'alternance : les déchets de trèfle deviennent un engrais naturel pour la culture suivante. Mais les agronomes britanniques de Hurley, dans le Berhshire, ont une autre idée : planter du trèfle à proximité des céréales. Car cette plante repousse aussi les insectes, et pourrait devenir le premier "insecticide vert". C'est en faisant des tests pour optimiser les rendements de cet engrais vert que Lewis Jones s'est apperçu que les champs expérimentaux étaient nettement moins attaqués par les insectes que leurs voisins sans trèfle. On ignore encore à quoi est due cette propriété, peut-être à un champignon qui pousse sur les feuilles des trèfles, et qui pourrait contenir des substances toxiques aux dévoreurs des champs.

La roulette de Monte-Carlo. C'est comme cela que l'astronome George Wetherill de la Carnegie Institution de Washington a baptisé son système à former les planètes. Ce chercheur a voulu comprendre comment étaient apparues Mercure, Vénus, la Terre et Mars, au début du système solaire, voici 4,6 milliards d'années. Il a mis dans un ordinateur la masse de matière qui se promenait autour du Soleil à cette époque reculée, et a laissé la machine calculer le résultat de milliards de chocs entre les blocs, et estimer comment la matière avait pu s'agglutiner en planètes. Il a été surpris de constater que dans la plupart des cas, quelque soient les conditions de départ, on retrouvait une planète de la taille de la Terre à cette distance (entre 0,8 UA et 1,3 UA, où UA = la distance actuelle Terre-Soleil, soit 150 millions de kilomètres). En fait, il semble bien que le système solaire, avec quatre planètes proches de l'astre, puis une ceinture de matière (ceinture d'astéroides) soit une forme naturelle et banale. Donc courante, avec la possibilité de millions de planètes habitables dans l'univers.

Les chauve-souris "vampires" ne sont pas de simples suceurs de sang. Elles savent le faire avec talent. A tel point que les chercheurs de la firme Merck Sharp and Dohme, aux Etats-Unis, ont identifié dans les sécrétions buccales des voraces suceuses de sang une protéine anti-coagulante remarquables. Chez la chauve-souris, elle évite que le sang ne coagule, et que la plaie ne se referme avant que le dîner de la mordeuse ne soit achevé.
Appliqué à la médecine, cette protéine pourrait servir pour dissoudre les caillots sanguins en cas de thrombose, ou pour fluidifier le sang lors de troubles cardiaques. Des tests menés sur les lapins ont montré que la substance agissait quatre fois plus rapidement et restait présente dans l'organisme dix fois plus longtemps que les anti-coagulants aujourd'hui disponibles en pharmacie. Un autre laboratoire, Transgène, à Strasbourg, a déjà fait produire une substance de ce type, l'hirudine, à des bactéries manipulées génétiquement. L'hirudine étant un produit que l'on trouve dans la salive de la sangsue, un autre vampire. Qui a dit que certains animaux étaient seulement nuisibles ?

Pyrodictium occultum est une bactérie qui n'a pas froid aux yeux : elle adore séjourner à plus de 100 degrés C, dans des sources chaudes par exemple. Comment fait-elle pour survivre dans de telles conditions ? Les chercheurs de l'Université de Regensburg, en Allemagne, ont identifié une protéine en forme de cylindre, que les cellules de la bactérie se mettent à produire à toute vitesse lorsque la température voisine les 100 degrés. Précisément, cette substance a un rôle de gendarme : elle surveille les autres produits des cellules, et veille à ce qu'aucun déchet ne vienne se former, en raison de la température élevée. Des déchets, provenant de protéines manquées au cours de la fabrication cellulaire, pour cause de chaleur, seraient susceptibles de devenir toxique pour les cellules.


Les lézards ont des yeux partout : Sceloporus jarrovi est doté d'un troisième oeil, ou "parietal".Au sommet du crâne, recouvert de peau, cet oeil est fonctionnel et comporte une rétine, une cornée, un cristalin. Barbara Ellis et Carol Simon, de la City University de New York, ont masqué cet oeil chez des lézards, d'un coup de peinture épaisse, et ont noté que la plupart d'entre eux ne retrouvaient plus le chemin pour retourner à leurs territoires. Sans la peinture, ils filent droit à la maison. Cet oeil de navigation fonctionne en analysant la polarisation de la lumière solaire. Quand cette polarité était modifiée pour les besoins de l'expérience, les lézards ne retrouvaient plus non plus la route pour rentrer.



Les nouveaux-nés des hyènes sont particulièrement aggresifs à l'éard du jumeau, qui normalement nait une heure après eux. Queluqes minutes après la naissance du second, l'ainé commence à attaquer son frère ou sa soeur. Une attaque aui n'a rien de symbolique, puisque la hyène nait avec une dentition complète (ce qui est rare chez les carnivores), les yeux ouverts et possède une synchronisation des gestes qui rend son attaque particulièrement efficace. Le jeune engouffre son museau dans l'utérus de sa mère, jusqu'à pouvoir mordre son cadet.
L'aggression, particulièrement redoutable le premier jour, peut se prolonger dans le temps. Et si en captivité elle est rarement fatale au cadet, il en va tout autrement dans la nature, où un quart des jeunes meurent ainsi. Laurence Franck, Stephen Glickman de l'Univrsité de Berkeley ont étudié les hyènes Crotura crotura de la réserve Masai de Mara, au Kenya, et sont arrivés à la conclusion que cette agressivité était liée aux taux d'hormones mâles (testosterone et androstenedione) présentes chez les jeunes. La meilleure preuve en est que lorsque les deux jeunes sont de sexes différents, les attaques cessent plus rapidement et il est alors fréquent que le cadet survive. Un comportement que les chercheurs expliquent par le fait que les clans d'hyènes sont formés de femelles, et les mâles vont en solitaires jusqu'à s'intégrer à d'autres clans. Si la portée est mixte, les individus ne seront pas en compétition plus tard, au sein du même groupe, ce qui favoriserait la tolérance. Notamment entre femelles, puisque la fille prend en principe le rang social de sa mère, sauf si elle a une soeur, avec qui elle devra alors se disputer. La sélection naturelle aurait renforcé ce type de comportement.

Les escargots victimes des apprentis-sorciers ? Sur l'île de Moorea, en Polynésie, la réintroduction des escargots Partula vient d'avoir lieu. Un natif du cru, qui avait été éliminé, voici une dizaine d'années, par l'introduction volontaire d'un tueur, Euglandina. Le comble, c'est que ce mercenaire devait décimer un autre genre introduit par accident, l'escargot géant d'Afrique. Un ennemi des cultures. Mais le tueur a préféré s'en prendre à Partula, et a provoqué son extinction sur l'île. C'et en captivité ue six variétés de Partula ont été conservés, au sein de 17 centres spécialisés. cet escargot, très intéressant au chapitre de l'évolution et de la différenciation des espèces, pourra peut-être retrouver ainsi son mileiu préféré. A condition de pouvoir interdire ces aires de repopulation aux Euglandina restant. Une solution : établir des barrières de canneliers, que ces escargots détestent.

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