jeudi 6 mars 2008

Brèves juillet 1991

Les bourdons servent souvent de référence scientifique pour la manière dont ils moissonnent le pollen. mais deux chercheurs suisses, Regula Schmid-Hempel et Christine Müller de l'Institut zoologique de l'université de Bâle ont remarqué que le comportement du bourdon était passablement trouble par ses parasites, et notamment la mouche conopide, qui les attaque pendant leur labeur sur les fleurs, pour pondre ses oeufs dans l'abdomen des bourdons.
Les individus ainsi parasités changent de comportement : ils passent moins de temps dans la ruche que les autres bourdons, et en consacrent davantage à la recherche de nourriture. A tel point que dans la population de ruches étudiées, 5 % des bourdons étaient infestés, mais sur les ouvrières qui alimentent cette même ruche, 70 % sont parasitées. Ce qui signifie que les bourdons parasités restent majoritairement à l'extérieurde la ruche, même la nuit. On ignore pour l'instant à quelle stratégie ou modification physiologique correspond cette attitude, mais elle remet en cause la validité d'études sur les stratégies de nourriture des bourdons et des hyménoptères en général.


Une algue qui y voit. L'information n'est pas banale. Hartmann Harz et Peter Hegemann , du Max Planck Institut for Biocemistry de Martinsried ont découvert que la monocellulaire Chlamidomonas rheinhardtii, qui nage à l'aide de deux cils vers les sources de lumière douce et fuit la lumière vive possède un vrai sens de la vision. D'abord, elle est pourvue de rhodopsine, substance photosensible également présente dans la rétine humaine,. De plus elle génère des courants d'ions calcium en réaction à une variation de luminosité. En appliquant des électrodes et des flash lumineux à ces algues, on peut noter leur réponse "informative" aux sollicitations lumineuses. Si le système est primaire, il est ultra-rapide, avec des temps de réponse de moins d'un millième de seconde (100 fois plus vite que la rétine), probablement en raison de la simplicité extrème du circuit détecteur-canal de transmission d'information.
Certains évolutionistes voient en de tels systèmes les origines de la vision des animaux supérieurs. En tous cas, c'est une piste fameuse pour tous les chercheurs qui travaillent sur la vision.


Les poisson des grands fonds sont hyper-actifs, et font ce qu'ils veulent. Cette idée, contraire, à ce qu'on pensait jusque là sur les poissons vivant entre 4.000 et 6000 mètres de fond, (qui auraient été soumis aux aléas des courants pour économiser leur énergie dans un milieu aux ressources rares), est soutenue par une campagne d'observations menées par des zoologues britanniques et des océanographes américains.
Coryphaenoides (Nematonurus) armatus et C. N. yaquinae (grenadiers) sont tout a fait capables de repérer des appâts (déchets orgniques), et de remonter des courants pour les rejoindre. Ces poissons passent donc d'un rôle passif de survivant, à celui, très actif, d'agent biologique capable de disperser sur le fond des mers des élements organiques ayant sombré depuis les niveaux océaniques supérieurs . Il faudra en tenir compte, notamment dans la reditsribution des ressources aux grandes profondeurs que réaliset ces poissons. Ces animaux sont présents en Atlantique et Pacifique, avec des densités de 100 à 500 individus au kilomètre carré à 4.000 mètres de profondeur, et de un individu au kilomètre carré à 6.000 mètres.


Brève
Le cochon d'Inde (Cavia porcellus) n'a pas livré tous ses secrets. On ne sait même plus s'il s'agit d'un rongeur, en raison de multiples différences avec les autres individus du groupe (par exemple son cycle de l'insuline). Des chercheurs israélien et américains (Graur, Hide et Li), après étude des amino-acides chez cet animal, suggèrent que dans l'évolution, le C d'Inde s'est séparé des mammifères avant la souris et le rat. Avons-nous affaire à un ordre de mammifères particulier, et non pas à de simples rongeurs ?


Brève
Les tortues du désert d'Arizona sont exterminées par les vaches. Rares et protégées, certaines de ces tortues portent des émetteurs radio. Quelle été la surprise de chercheurs de constater qu'un individu qui venait de subir un grand choc (détection par radio) avait en fait été écrasé, à 20 cm sous le sol dans son trou de sable, par le sabot d'une vache. Jusqu'à présent, ce genre de blessure très courante, était attribuée à des attaques de coyottes.

En principe, les plantes respectent certaines règles. Même si elles les contournent. Mais Lacandonia schismatica ne lasse pas de surprendre. Cette fleur blanche mexicaine, découverte par le biologiste Esteban Martinez, de l'Université Nationale du Mexique, présente une simple étamine entourée par plus d'une cinquantaine de pistils. Exactement l'opposé d'une fleur "normale" Une espèce qui pose d'intéressantes questions sur l'évolution de la flore. Cela peut être une mutation étrange, ou alors le rare survivant d'une autre stratégie sexuelle mise au point par toute une famille.


Généreuses sources chaudes, hydrothermales. Depuis leur découverte à la fin des années 70, sur les dorsales sous-marines actives, ces oasis de vie bactérienne et d'espèces de molusques et de crabes, ne cessent de nous livrer des surprises. Depuis quelques années, on pêche à des fins scientifiques des poissons qui broutent sur ces sites sous-marins, entre 1.000 et 3.000 mètres de fond. On procède avec des sous-marins de grande profondeur, comme le Nautile (capable de descendre à 6.000 mètres) de l'Ifremer, muni de systèmes d'aspiration. Au moins trois espèces sont de poissons sont ainsi associés à des sources chaudes (200 à 300 degrés C point de sortie). La dernière découverte en date (juillet 89) est Thermobiotes mytilogeiton (littéralement poisson qui vit dans les eaux chaudes à proximité des mollusques), capturé par le Nautile près des Fidji et baptisé par Patrick Geistdoerfer (CNRS et MNHN). D'une trentaine de centimètres, très actif, ce poisson est d'un genre et d'une espèce nouvelle de la famille des synaphobranchidae, ordre des anguilliformes. Il apprécie l'eau entre 5 et 25 degrés C (dans un environnement ou elle tendrait plutôt vers zéro, en l'absence de source chaude), et son corps est dépourvu d'écailles.

Les eaux profondes des Océans sont brassées par de puissants courants sous-marins, qui procèdent à des échanges colossaux, à l'échelle de la planète sous la forme d'une "ceinture de convoyage" allant de l'Atlantique nord jusqu'au Pacifique Est en passant par le Cap de Bonne Espérance, au sud de l'Australie. Là, les eaux remontent à la surface et retournent vers l'Atlantique par une série de courants de surface, qui échangent de la chaleur avec l'atmosphère. D'où leur influence prédominante dans les équilibres climatiques de la Terre.
La fragilité de ce système de convoyage des eaux froides nord- Atlantiques vers la chaleur de la surface du Pacifique est actuellement surveillée de près. Et à juste titre, puisque Thomas Stocker et Daniel Wright, de la MCGill University de Montréal et de l'Institut océanographique Bedford pensent qu'une légère modification de l'apport en eaux froides du côté Atlantique (provoqué par un réchauffement de l'atmosphère, par exemple) pourrait briser , voire inverser ce système de convoyage. Les deux océans davantage séparés d'un point de vie thermique, on assisterait probablement à une brutale variation des climats mondiaux, essentiellement sous les tropiques.

85 % de la chaleur en excès dans les entrailles de la Terre est évacuée par la remontée de magma, dans les dorsales actives (essentiellement au fond des mers), et le mécanisme de dérive des continents induit sous l'effet de cette poussée. Ce mécanisme est, pense-t-on, alimenté en énergie par une convection (comme de l'eau chauffée dans une casserole) qui a lieu dans le manteau, à quelques centaines de kilomètres sous nos pieds. Ce manteau liquide et pâteux étant chauffé par le noyau, à 3.000 km sous nos pieds.
Mais on n'explique toujours pas d'autres sursauts de la planète, ceux du volcanismes des "points chauds". Hawaii, le Piton de la Fournaise ou la Montagne Pelée comptent parmi ces sites étranges, isolés des plaques en dérive, et qui connaissent un volcanisme alimenté par d'étranges "chalumeaux" sous-terrains, des remontées de magma dans des cheminées très localisées et immobiles. A tel point que lorsque le fond de la mer dérive, au fil des millions d'années, le chalumeau perce tout un chapelet, une famille de volcans en file indienne.
Les géophysiciens pensent que ces cheminées peuvent constituer un système de refroidissement du noyau de la Terre, des sortes de "court circuit thermique" en prise directe avec le noyau, tandis que la tectonique des plaques évacue l'énergie transmise au manteau supérieur.

Il faudrait annoncer les éruptions solaires à tous les navigateurs. Bill Stewart, responsable du géomagnétisme au British geological Survey estime que l'éruption solaire de juin dernier, la plus puissante depuis 1989, était capable de perturber les compas de navigation de plus de 3 degrés. Et dans les prochaines semaines, des tempêtes magnétiques induites par l'activité solaire sur notre planète, seront capables de dévier les instruments de plus de 10 degrés, estime-t-il. De plus en plus répandus sur les avions et les navires, les systèmes de navigation inertiels ou par satellite mettent les navigateurs à l'abri de ce genre d'ennuis. Mais les compas magnétiques sont encore largement utilisés par les plaisanciers et les pêcheurs, et parfois pour des applications de plus en plus précises.
Les principales victimes seront encore une fois, les animaux qui disposent d'un système de navigation bio-magnétique. Les oiseaux migrateurs, des insectes comme les abeilles, certains cétacés sont exposés à ces perturbations naturelles mais très gênantes.

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